Le musée royal de l’Ontario joue la carte des opposés. Le bâtiment conçu au XIXe siècle s’est doté d’une extension pour le moins futuriste, en forme de pics de cristal. Cela amène un contraste de premier ordre venant marier l’ancien à une forme architecturale totalement novatrice, pour donner une nouvelle âme au lieu.
Publié le 8 septembre 2022 par Estelle Guiton
Une architecture difficile à mettre en œuvre
La restauration des bâtiments anciens peut donner lieu à tous les imaginaires. Elle peut aussi s’avérer un véritable casse-tête suivant les formes dévolues et le niveau architectural choisi. Ce constat s’intègre parfaitement à l’histoire du musée royal de l’Ontario basé à Toronto au Canada. Le musée créé en 1912 a connu une seconde extension en 2007, faisant aujourd’hui autant parler d’elle que les objets d’histoire naturelle qu’elle abrite.
Le bâtiment chargé architecturalement avec ses multitudes de fenêtres et ses lourdes corniches a pris en effet le pied inverse de son apparence en optant pour une extension futuriste voire hors du temps. Elle se présente sous la forme de grands pics venant matérialiser un cristal. Au total, ce sont 9 000 m² qui ont ainsi été ajoutés à la structure pour créer de nouvelles salles et espaces.
Des prismes autoporteurs reliés par des passerelles
L’extension a été imaginée par le cabinet Daniel Libeskind implanté à New York. L’idée était de créer une référence au cristal avec la réalisation de cinq prismes. La structure porte même un nom : le Michael Lee-Chin Crystal. Ces cinq éléments sont conçus de façon autoportée. Ils sont chacun reliés au bâtiment d’origine à l’aide de passerelles verticales ou horizontales.
La surface extérieure est composée de 25 % de verre et 75 % de bandes aluminium filées et brossées. Toute la complexité de cette réalisation réside dans l’assemblage des éléments pour donner cette structure en équilibre qui capte la lumière entre formes pleines et espaces tout en transparence. Ce choix amène une rupture unique entre l’ancienne et la nouvelle architecture. Que l’on aime ou que l’on déteste, elle a au moins le mérite de ne laisser personne indifférent.
Un espace en forme d’atrium
L’intérieur de cette nouvelle conception permet au musée de devenir le plus grand du Canada. Elle offre davantage d’espaces d’exposition, mais aussi une nouvelle expérience de la visite au musée. En effet l’un des pics de cristal fait figure de grand atrium, s’étendant sur quatre niveaux. Il est traversé par des passerelles à différents niveaux.
Un autre cristal opte pour un déplacement vertical de ses visiteurs pour découvrir de multiples objets exposés. Enfin, l’ultime cristal est un espace de restauration. De quoi renforcer la volonté d’attraction culturelle du lieu. En plus de sa collection unique, il a ainsi su s’inventer une nouvelle réputation par sa seule architecture. De quoi augmenter le nombre de ses visiteurs et donner une nouvelle image de la culture.