Le processus de construction connaît une évolution unique ces derniers temps avec l’industrialisation des réalisations. Cela touche tous les postes, que ce soit le gros œuvre, le second œuvre ou les lots techniques. Il s’agit d’effectuer un maximum de préparation et conception en atelier pour ne conserver sur le chantier que le seul assemblage. Un procédé aux multiples avantages…
Publié le 10 mai 2022 par Estelle Guiton
Une révolution dans la construction
La construction traditionnelle aurait-elle vécu ? Tandis que les matériaux amènent de nouvelles solutions, un autre process commence à faire de plus en plus parler de lui : l’industrialisation. Phénomène encore récent en France alors qu’il a fait ses preuves dans d’autres pays, ce moyen constructif gagne chaque année un peu plus de parts de marché à mesure que les grands groupes s’emparent de ces nouveaux outils.
Le principe est simple : réaliser les opérations de fabrication en usine pour ne conserver sur le chantier que les seules actions d’assemblage. Les atouts sont nombreux, allant de la réduction de l’empreinte carbone par une meilleure gestion des déchets à une réduction des coûts. Cette dernière donnée pourrait être celle qui fera basculer le secteur vers cette nouvelle façon de construire alors que les coûts des matériaux s’envolent sans limites depuis plusieurs mois.
À la recherche des meilleurs process
Le BIM a contribué à ces avancées en modifiant la conceptualisation et la relation entre les différents intervenants. Cette technique est aussi liée à d’autres procédés déjà expérimentés. Un exemple : les salles de bains préfabriquées. Cette idée a fait du chemin, utilisée notamment lors de la conception ou rénovation d’établissements hôteliers. La particularité de ces modules est d’être produits avec des matériaux traditionnels, de la réalisation des murs à la pose de la faïence. Ce même fonctionnement est repris pour les éléments techniques, pour la création des réseaux électriques avec la mise en œuvre de pieuvres ou la plomberie.
Derrière ce concept intervient la notion de gain de temps, mais pas seulement. Les études permettent de limiter les erreurs de conception ou du moins d’y remédier facilement en atelier avant la pose sur site. Les modèles les plus avancés vont plus loin en proposant une réalisation de bout en bout, intégrant tout l’équipement, jusqu’aux sanitaires ou la pose de l’électroménager. Sur le site des travaux, ce changement se traduit par une meilleure planification, un temps passé sur site réduit et une empreinte carbone plus faible, notamment avec la diminution drastique des déchets de chantier.
Un secteur en développement
L’industrialisation de la construction est encore aujourd’hui peu développée. Selon les derniers chiffres diffusés, elle représente moins d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires sur un ensemble de 289 milliards d’euros dont la moitié est dévolue à la construction neuve.
Son évolution reste liée aux acteurs s’intéressant à cette technique. C’est là la clé de sa progression, d’autant plus que de grands groupes investissent sur cette branche, à l’image de Bouygues Construction, Eiffage ou Vinci. Autant dire que les mois à venir pourraient rapidement donner une idée de la tendance pour les prochaines années.