Le cimentier français Vicat investit dans la 3D en créant sa propre marque, Lithosys. Avec cette branche, l’entreprise veut proposer une offre globale autour de cette nouvelle forme constructive promise à un bel avenir. La construction fait partie des secteurs visés par la marque.
Publié le 19 juillet 2022 par Estelle Guiton
Un investissement massif dans la 3D
Se tourner vers les technologies d’avenir, c’est ce qu’a décidé de faire le cimentier indépendant français Vicat. L’entreprise a pris le parti d’investir fortement dans la 3D afin de jouer un rôle de premier plan sur ce secteur promis à un développement important au cours des futures années et décennies. L’an passé, le groupe a ainsi dépensé plus de 2 millions d’euros et devrait intensifier cet effort financier dans les prochains mois.
La première unité de production dédiée à cette activité est installée à Chambéry avec pour objectif la création de différents éléments sous la marque Lithosys. Elle se compose d’un bras robotisé équipé d’un extrudeur permettant de déposer le béton par couches pour réaliser toutes les formes, y compris les plus complexes. Avec cette unité, la société compte orienter son offre vers plusieurs domaines, dont la construction.
Une offre complète pour donner vie à tous les projets en 3D
Avec cette nouvelle structure, Vicat veut proposer plusieurs prestations comprenant la fabrication d’objets, mais aussi la réalisation d’une gamme d’encres béton sur mesure dont certaines dans des versions bas carbone et biosourcées, répondant aux besoins de solidité de chaque projet.
Parmi les créations permises par ce procédé 3D figurent les prémurs, les regards de chantier et les objets de décoration extérieure. Ces réalisations vont pouvoir s’effectuer en atelier ou directement sur chantier pour simplifier les opérations et gagner en temps de conception et de mise en œuvre.
Un surcoût à gommer au fil des réalisations
Le surcoût d’une telle fabrication est, de l’aveu même de l’entreprise, de 25 %. Toutefois, la multiplication des projets devrait amener sur le long terme une régulation du prix. Dès à présent, cette solution présente plusieurs avantages pour les constructeurs qui compensent déjà une partie de cette dépense supplémentaire. C’est le cas du volume de béton utilisé, bien moindre que pour une construction classique. De même, la baisse de l’empreinte carbone est importante, associée à une diminution des délais de construction. L’impression 3D est aussi connue pour réduire les déchets lors de la phase de production.
Autant dire qu’en se lançant à plus grande échelle dans la démarche de la 3D, Vicat parie sur le long terme. Cette réussite passera notamment par des innovations en matière de conception de béton. L’entreprise souhaite également dépasser les frontières pour exporter ses compétences et sa technologie. En parallèle, elle vise d’autres secteurs complémentaires à la construction tels que le mobilier urbain ou le domaine sous-marin. L’entreprise a d’ailleurs déjà imprimé un récif artificiel immergé au large de Toulon.