La RE2020, comme la RT2012 en son temps, conduit le secteur du BTP à revoir ses principes constructifs. Cette fois, ces changements doivent aussi porter sur la fabrication même des produits avec une évolution des composants pour respecter les derniers critères environnementaux. Une orientation que les entreprises sont nombreuses à choisir.
Publié le 21 juillet 2022 par Estelle Guiton
La réduction de l’empreinte carbone en défi n°1
Après les balbutiements et les questionnements de règle, la RE2020 est cette fois bel et bien inscrite dans les principes de base de la construction. Entrée en application en janvier 2022, la nouvelle réglementation convertit progressivement les entreprises à ses règles avec pour conséquence des formulations revues et l’émergence de procédés de fabrication novateurs.
Les investissements qui se mettent en place ont en ligne de mire un autre objectif pour lequel œuvre la RE2020 : la neutralité carbone d’ici 2050 telle qu’inscrite dans les Accords de Paris et la limitation de l’augmentation de la température à +2 °C en 2100. Par obligation ou par réelle prise de conscience, les financements s’accélèrent avec déjà de premières avancées.
La modification des procédés de fabrication
L’un des leviers de cette démarche est le changement des « recettes » de fabrication. Les matières premières sont revues et les procédés repensés pour aboutir à des produits moins consommateurs d’énergie lors de leur élaboration et intégrant des éléments plus vertueux. L’un des meilleurs exemples concerne le développement du béton bas carbone avec une modification des compositions. Pour d’autres, ce sera une recherche sur l’emploi de matières premières à proximité pour éviter l’impact du transport.
Une autre donnée est de plus en plus utilisée : le recyclage. Cette autre façon d’envisager la construction a d’ailleurs de beaux jours devant elle avec la mise en place annoncée des REP dès 2023. Ces structures vont simplifier la collecte des déchets de chantier pour permettre leur réemploi et leur recyclage pour la création de matériaux originaux. Si cette nouvelle filière parie sur la responsabilité des entreprises, son enjeu est primordial en réduisant le gaspillage et en garantissant l’approvisionnement des industries pour la fabrication des produits. Une notion qui devrait trouver écho dans une période de forte tension sur le marché des matériaux.
Un effort collectif pour l’avenir
Ces mutations directement amenées par la RE2020 ne devraient marquer qu’une première étape ne demandant qu’à avancer et évoluer en même temps que la prise de conscience collective. Le changement constructif exigé par cette réglementation devrait permettre de contribuer à un effort plus large concernant l’environnement. Il devrait aussi avoir un impact bénéfique sur la production de déchets dont le BTP est connu pour être l’un des premiers responsables.
Dans le même temps, cet épisode va faire émerger de nouveaux produits sur le marché. Un fait majeur qui pourrait amener des innovations tout en conservant une ligne ferme : la sécurité des matériaux et leur fiabilité.