Déjà précurseur dans l’évolution des constructions, Bouygues poursuit dans cette voie en initiant un nouveau type de réalisation. Ainsi, le bâtiment hybride à économie positive (BHEP) va plus loin que le Bepos en prévoyant aussi la reconversion des lieux.
Publié le 31 mai 2022 par Estelle Guiton
De nouvelles habitudes de construction
Bouygues poursuit ses recherches pour créer les bâtiments de demain. Le groupe n’en est pas à son coup d’essai. Il était déjà à l’origine du bâtiment à énergie positive (Bepos) en construisant le premier immeuble sous ce label dès 2011. Depuis, celui-ci est devenu la norme sous l’impulsion de la RE2020.
Désormais, le constructeur part vers de nouveaux défis en imaginant le bâti du futur. Celui-ci doit regrouper plusieurs atouts et principes pour s’adapter à toutes les contraintes. Ainsi, le BHEP – bâtiment hybride à économie positive – doit être à la fois producteur d’énergie, évolutif et connecté. Il doit aussi réduire drastiquement ses consommations. Dans sa finalité, celui-ci doit concilier plusieurs domaines d’amélioration, qu’ils soient financiers, environnementaux ou sociétaux.
Appréhender les contraintes de demain
Le BHEP entre de plain-pied dans l’éco-construction en cherchant à valoriser les produits de déconstruction. Il anticipe ainsi un principe qui devrait être appliqué sur tous les logements dans les prochaines années, avec le développement en cours des filières concernées.
Il travaille également sur l’allongement de la durée de vie des bâtis. Cela passe par une notion qui fait parler d’elle : la réversibilité des lieux. Le principe est de transformer facilement l’usage de la construction pour passer par exemple d’un immeuble tertiaire à une copropriété avec l’aménagement de plusieurs logements. Ce peut aussi être un réaménagement des lieux pour s’adapter à la vie des entreprises et à leurs nouvelles habitudes. Cela implique d’imaginer le futur, notamment en rendant chaque immeuble ready to upgrade, c’est-à-dire prêt à répondre aux évolutions climatiques attendues ces prochaines décennies.
Une interdépendance sous fond d’indépendance
Ce concept renvoie aussi à un paradoxe : créer un modèle d’interdépendance pour mieux préserver l’indépendance des bâtis. Le principe est de connecter les constructions entre elles pour bénéficier des atouts de fonctionnement de chacune. Un échange de flux donc, mêlant bâtiments tertiaires et logements aux besoins différents, dans un esprit de résilience.
Sur le papier, ces idées multiplient les avantages en prenant en compte une donnée majeure : au cours de sa vie, chaque immeuble va connaître en moyenne six rénovations et certainement autant d’envies de faire bouger les murs et les usages. Un constat auquel pourrait donc répondre ce nouveau concept, tout en s’adaptant aux évolutions climatiques et à l’urgence de réduction des coûts de fonctionnement et d’énergie. Reste son prix, d’ores et déjà annoncé comme plus élevé qu’une construction classique, mais qui pourrait, à terme, permettre de rentabiliser cet effort de départ.